Bien-être animal : ASC en tête des certifications aquacoles

Top du classement 2024 pour ASC

L’Aquatic Life Institute a récemment publié la 3ᵉ édition de son classement des certifications en aquaculture, un outil permettant d’évaluer et de comparer les standards de bien-être animal des principaux programmes de certification de produits de la mer au niveau mondial. Cette année, l’ASC s’est classée en tête, avec une note de 8/10.

Cette reconnaissance repose sur l’évaluation de la version préliminaire du Référentiel Fermes de l’ASC, qui sera lancé en 2025. L’ASC a obtenu la note maximale pour des critères essentiels comme la qualité de l’eau, les exigences d’espace et de densité, ainsi que les méthodes d’étourdissement et d’abattage, tous cruciaux pour assurer la santé et le bien-être des animaux aquatiques.

L’ASC a également annoncé qu’elle ne certifiera pas, à court terme, les produits issus de l’élevage de poulpes. Par cette décision, elle rejoint des organisations comme Soil Association, RSPCA et Friend of the Sea, qui s’opposent également à cette pratique.

Maria Filipa Castanheira, responsable des référentiels sur la santé et le bien-être des poissons à l’ASC, explique comment cette première place a été atteinte dans le classement de cette année.

Pourquoi le bien-être des animaux aquatiques est-il une priorité pour l’ASC ?

Le bien-être animal, y compris celui des animaux aquatiques d’élevage, est de plus en plus reconnu comme un élément essentiel pour définir une production « responsable » et pour garantir l’acceptabilité sociale d’un système de production.

Chez ASC, nous sommes convaincus que les poissons sont des êtres sensibles, capables de ressentir douleur et stress. Leur bien-être est donc fondamental pour garantir une aquaculture responsable. C’est pourquoi l’ASC s’engage à renforcer les indicateurs actuels de bien-être et de santé des poissons dans le nouveau Référentiel Fermes de l’ASC. Ce référentiel place le bien-être animal au cœur des pratiques en introduisant un principe dédié à la santé et au bien-être des animaux. Ce principe inclut des exigences pour les opérations quotidiennes, la manipulation et les pratiques d’abattage.

Quelles initiatives clés ou changements ont permis à l’ASC d’atteindre cette première place ?

Le principe sur la santé et le bien-être des animaux, introduit dans le nouveau Référentiel Fermes de l’ASC, inclut de nouveaux critères liés à la santé et au bien-être des animaux dans les opérations quotidiennes sur les fermes, ainsi que des exigences en matière de manipulation et d’abattage.

Ce principe s’appliquera, dans sa première version, à toutes les espèces certifiées par l’ASC. Les critères sont organisés autour de neuf thématiques principales : Biosécurité, qualité de l’eau, indicateurs morphologiques, alimentation, transport, utilisation des thérapeutiques, …

Ces thématiques seront détaillées dans le référentiel. Bien que des limites numériques soient fixées dans quelques cas, des lignes directrices et procédures claires seront fournies. Cela permettra de surveiller et d’évaluer le bien-être, ainsi que de mettre en place des mesures correctives si nécessaire. Le référentiel établira également les meilleures pratiques pour les procédures telles que la manipulation, le transport ou l’abattage.

Quels défis majeurs avez-vous rencontrés pour améliorer vos référentiels de bien-être ?

L’un des principaux défis a été de trouver un équilibre entre les connaissances scientifiques sur le bien-être animal et l’application pratique dans les fermes. Garantir que les indicateurs de bien-être puissent être appliqués de manière cohérente dans des systèmes et pour des espèces variés a nécessité des recherches approfondies et des consultations avec les parties prenantes du secteur.

Un autre défi a été de gérer les résistances potentielles des producteurs. Mettre en œuvre de nouvelles exigences en matière de bien-être implique souvent des changements dans les pratiques opérationnelles et des investissements dans des infrastructures, comme des méthodes d’abattage plus humaines. Nous avons relevé ce défi en communiquant clairement sur les avantages de ces changements pour le bien-être des animaux, la productivité des fermes et l’accès à des marchés durables à long terme.

Quel rôle l’ASC joue-t-elle dans l’amélioration du bien-être aquatique au sein du mouvement pour une alimentation durable ?

L’ASC est à l’avant-garde de la transformation de l’industrie de l’aquaculture, non seulement sur le plan de la durabilité environnementale mais aussi sur celui de la responsabilité sociale. Ces exigences claires et ciblées sur la santé et le bien-être des animaux aideront les producteurs à démontrer leurs pratiques responsables de manière transparente, aussi bien auprès de leur chaîne d’approvisionnement que des consommateurs.

Les indicateurs de bien-être, ainsi que les exigences en matière d’abattage et d’étourdissement, contribueront à réduire le stress des poissons et à améliorer leur bien-être. Cela se traduira par une meilleure qualité des produits, des taux de survie plus élevés et des dépenses réduites en prévention des maladies. Ces indicateurs de bien-être jouent un rôle croissant dans la responsabilité sociale d’un système de production et favorisent une approche holistique de la gestion de la santé et du bien-être des animaux.

Comment sensibilisez-vous les consommateurs à l’importance du bien-être des animaux aquatiques ? La demande évolue-t-elle vers des produits respectant davantage le bien-être animal ?

Dans les marchés développés comme l’Europe et l’Amérique du Nord, l’intérêt pour le bien-être animal et les pratiques durables est en croissance. De plus en plus de consommateurs s’interrogent sur la manière dont leurs aliments sont produits et prennent conscience de l’importance d’un traitement respectueux des animaux d’élevage.

En revanche, dans de nombreux pays en développement, la sensibilisation des consommateurs au bien-être animal est généralement moins prononcée, les priorités étant davantage axées sur le prix et la disponibilité des produits.

Le label ASC sur les emballages aide à sensibiliser les consommateurs à la responsabilité environnementale et sociale dans l’industrie aquacole. Partout dans le monde, l’ASC collabore avec des producteurs, des détaillants et d’autres organisations pour promouvoir une aquaculture responsable.

Dans le cadre de votre processus d’amélioration continue, comment les évaluations externes et les retours d’information de l’ALI influencent-ils votre approche des normes de bien-être ? Pouvez-vous partager des changements récents ou des réussites qui ont été guidés par ce type de retour ?

L’ASC accueille favorablement les retours sur nos normes. Nous avons mené une consultation robuste avec les parties prenantes sur notre nouveau Référentiel Fermes, et tous les retours sont pris en compte dans le développement et l’amélioration continue de nos standards.

Avez-vous des plans pour montrer les améliorations de l’ASC pour le prochain benchmark ?

Une fois que le nouveau Référentiel Fermes sera en place, nous pourrons peut-être partager des exemples, mais il est encore trop tôt pour en dire plus à ce stade.

Source: Aquatic Life Insitute